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INTERVENTION A LA SESSION DU CONSEIL REGIONAL

 

Au Directeur de l'Agence Régionale de Santé

Sur le Projet Régional de Santé

Monsieur le Directeur,

Le PRS que vous nous demandez d’apprécier aujourd’hui engage l’organisation de l’offre de soins pour les 10 ans à venir dans notre Région.

Nous approuvons votre démarche de co-construction, tout en estimant qu’elle est perfectible.

Reconnaissez que son format (900 pages environ) n’est pas facile à consulter. Lisible pour l’ARS, ardu pour les habitants de notre territoire.

Vos services ont fourni un remarquable travail technique: évaluation de la démographie médicale, de la population , pyramide des âges, statistiques de fréquentation des établissements hospitaliers, dépenses. Focus sur les hôpitaux où il faut faire toujours plus avec toujours moins de moyens, dont le financement est fonction de l’activité, dont les directeurs gestionnaires décident d’objectifs chiffrés.

J’ai lu beaucoup de chiffres dans ce PRS.

Mais sur le terrain, ce ne sont pas des chiffres que nous orientons et soignons. Ce sont des humains que nous ne tronquons pas pour rentrer dans les statistiques. Ce sont des enfants, des femmes et des hommes en état de fragilité pour qui la proximité d’un soignant est la condition nécessaire à la prise en charge de leur maladie.

Non, tout le monde n’est pas capable de faire 30 kms pour trouver un médecin. En ruralité, en montagne ou dans les quartiers, beaucoup renoncent aux soins parce qu’ils sont accablés par cette difficulté. Le PRS fait par ailleurs le constat d’une alarmante augmentation des affections psychiatriques dans notre Région, ce qui légitime d’aller au contact des populations.

Parlons de fracture territoriale.

Vous habitez une grande ville, vous avez un CHU et des praticiens libéraux parce que la pratique y est intéressante, parce qu’il y a des moyens et de l’émulation.

En concentrant les moyens dans ces grands centres, vous créez un sentiment d’abandon et vous laissez à la marge des populations qui ont plus besoin de soins parce que leurs conditions de vie sont défavorables.

Dans ce PRS, je regrette le peu de place faite aux professionnels de santé libéraux qui pourtant assurent le relais de l’hôpital et la proximité des soins.

Je pense aux infirmiers, kinésithérapeutes, sage-femmes, pharmaciens prêts aux délégations de tâches et qui pratiquent déjà la coopération interprofessionnelle autour du patient sur le terrain, sans qu’elle soit formalisée comme dans une MSP, et pour un coût qu’il serait intéressant d’évaluer.

Nous nous accordons sur la nécessité de la prévention (qualité de l’alimentation, de l’air, promotion de l’activité physique, réduction des addictions). Mais la prévention nécessite des moyens et ses messages ne prouveront leurs résultats que dans une génération.

Il faut aujourd’hui soigner ET prévenir, ce qui implique des moyens supplémentaires, effort à supporter pendant les 10 ans à venir pour générer des économies pérennes. Cela demande une vision et un courage politique. C’est investir pour les générations futures.

Pour rappel, il y a 40 ans, de brillants experts ont proposé d’assimiler la santé à  un bien de consommation. En réduisant l’offre (moins de médecins), on réduirait la demande (moins de malades), sans penser à l’allongement de la durée de vie ni aux changements de la société. D’où le numerus clausus. D’où la pénurie de médecins aujourd’hui et l’impossibilité d’augmenter le numerus clausus largement: les futurs médecins ne pourraient être formés dans des services déjà exsangues en personnel,

 

C’est pourquoi, M. le directeur, il faut aussi être sur le terrain pour décider de mesures sages et réalistes. Et entendre les populations.

Pour le Nord Saône et Loire, le PRS envisage bien l’implantation d’un service d’angioplastie à Chalon mais sous condition de coordination avec Dijon et Mâcon, avec exigence d’objectifs d’activité  jugés inatteignables par les professionnels et l’obligation d’embaucher au préalable des cardiologues. M. le directeur, comment recruter alors que le service n’existe pas? Et si ce service n’ouvre pas, c’est la cardiologie sur le Nord Saône et Loire qui est menacée.

En conclusion, OUI à la prévention et à l’innovation (plate forme e-TICSS), OUI à un budget ambitieux compatible avec les défis à relever mais NON à la fermeture des services dans les hôpitaux de proximité par solidarité territoriale.

C’est pourquoi l’avis que je formule sur le PRS tel qu’il est aujourd’hui est défavorable, regrettant que cet avis ne soit que consultatif.

Francine CHOPARD
Conseillère municipale et régionale

Communiqué de presse

 

Angioplastie à Chalon : des silences inacceptables.

La Ministre Agnès BUZYN n’a pas souhaité utile de communiquer sa réponse au recours hiérarchique déposé contre la décision n’ayant pas autorisé l’ouverture d’un service d’angioplastie par le centre hospitalier William Morey de Chalon sur Saône.

Ce silence, qui vaut rejet, est inacceptable tant il porte la marque d’un non-respect des attentes de la population, du personnel et des professionnels de l’Hôpital, engagés dans une démarche visant à créer une offre de soin indispensable pour le territoire chalonnais, et bien au-delà, pour tout le Nord de la Saône et Loire.   

Ce silence porte aussi le sceau du mépris face à un enjeu de santé publique majeur, tant il s’avère primordial, pour l’égalité d’accès à la santé, que ce service d’angioplastie soit présent pour l’ensemble du territoire départemental. 

Un autre silence, celui du Département de Saône et Loire, interroge également. La vision qui aurait dû être défendue aurait dû être de peser pour rechercher l’équilibre des besoins sur l’ensemble des bassins de vie de notre Département en matière de santé. La lutte contre les déserts médicaux, que le Département veut renforcer, passe aussi par un meilleur accès aux spécialités, dont la cardiologie. 

Face à ces silences, il est urgent de relancer toute forme de mobilisation qui pourrait encore interpeller les autorités publiques sur la nécessité avérée de disposer, pour la population, d’un service d’angioplastie à Chalon sur Saône. 

 

Françoise Verjux Pelletier et Raymond Gonthier, 

Conseillers départementaux 

Canton Chalon 1 

 

Christine Louvel et Fernand Renault

Conseiller départementaux 

Canton de Saint Rémy, 

 

Violaine GILLET

Conseillère départemental 

Canton de Gergy

 

Evelyne Couillerot

Conseillère départementale

Canton le Creusot 2 

Présidente du Groupe Gauche 71 

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